Disneyland Paris accusé d'espionner les candidats à l'embauche
Grâce à une filière mise en place par d'anciens gendarmes, l'entreprise consultait moyennant finances les fiches de police et de gendarmerie des aspirants salariés.
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Donnez-moi un nom, je vous livrerai un passé. C'est le contrat occulte qu'a passé en 1997 Eurodisney, la société exploitant Disneyland Paris, avec des gendarmes à la retraite, reconvertis dans le renseignement frauduleux. Eurodisney et les deux hommes comparaissent ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Meaux (Seine-et-Marne). Le parc d'attractions est accusé de recel et les deux hommes de corruption et complicité de détournement de données informatiques.
Plusieurs milliers de noms de candidats à l'embauche à Eurodisney ont ainsi été transmis aux anciens haut gradés, selon l'enquête. Les hommes obtenaient leurs informations auprès d'anciens subordonnés à Rosny-sous-Bois, où sont centralisés l'ensemble des fichiers de police (Stic), et de gendarmerie (Judex). Les anciens gendarmes se remplissent les poches au passage: selon l'enquête, ils auraient touché plus de 200.000 francs par an pour leurs services. Les subordonnés, eux, n'auraient rien touché de la part de leurs anciens supérieurs, à part quelques «invitations à déjeuner à la cantine».
Eurodisney affirme n'avoir recherché que «la sécurité des salariés et des visiteurs». Or dans ces fichiers figurent les éventuelles infractions commises mais aussi les affaires dans lesquelles la personne a été victime. La collaboration frauduleuse prend fin en 2004. Le parc raconte avoir subitement «pris conscience» de la pratique et aurait alors décidé d'y mettre fin «immédiatement». Il porte alors plainte auprès du parquet du Meaux contre leurs informateurs.
Eurodisney n'était pas le seul client
«Cette affaire est montée sur du sable», objecte Gérard Chemla, l'avocat d'un des deux gendarmes. Les deux hommes «agissaient dans une zone grise» juridique, la loi n'offrant aucun autre moyen à une entreprise comme Eurodisney pour s'assurer qu'elle ne «recrutait pas des pédophiles ou des trafiquants de drogue», fait-il valoir.
Un troisième gendarme, en exercice à Rosny-sous-Bois lors des faits, devait également être jugé, mais il est décédé en avril 2012.
Un des deux hommes comparaissant ce mercredi a déjà été condamné pour des faits similaires en mai 2010. Avec l'aide de 15 complices, il avait revendu à un détective privé de Saint-Germain-en-Laye des informations confidentielles. Le tribunal de Versailles avant prononcé à son encontre une peine de huit mois de prison avec sursis et de 4.000 euros d'amende.
sources : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/04/24/01016-20130424ARTFIG00454-disneyland-paris-accuse-d-espionner-les-candidats-a-l-embauche.php