Le géant américain de la distribution en ligne joue encore avec le feu. Fort de son succès, Amazon tire à boulets rouges sur certains de ses fournisseurs avec lesquels il tente d'obtenir un meilleur partage des revenus.
Cette fois, ce sont les studios Disney que le spécialiste de la vente de biens culturels sur Internet a dans le viseur. Selon le Wall Street Journal, Amazon a décidé de cesser de prendre des précommandes pour les vidéos du groupe féérique avant leur commercialisation effective. En restreignant ainsi les précommandes, il peut influer l'avenir commercial d'un titre et ne semble pas se priver d'en jouer.
Amazon a déjà utilisé cette méthode à plusieurs reprises, notamment contre les studios Warner. Si ce conflit a été réglé, il n'en est pas de même pour celui engagé contre l'éditeur français Hachette. Interpellé par plus de 900 auteurs, Amazon a invité samedi les lecteurs à prendre position dans son conflit avec l'éditeur Hachette Book Group (HBG), filiale américaine du groupe français Lagardère. Le distributeur en ligne a rendu publique dans une lettre l'adresse électronique du patron de HBG, Michael Pietsch.
Il y a enjoint les lecteurs à lui écrire pour faire pression et faire pencher la balance de son côté dans ce conflit commercial qui dure depuis plus de cinq mois. Amazon suggère notamment que Lagardère s'est rendu coupable de collusion pour maintenir les prix des livres électroniques à un niveau élevé.
A trop jouer de son statut, Amazon risque toutefois de s'attirer de nouveau les foudres des gouvernements. En juin, le Parlement français a pour sa part définitivement adopté la loi dite «anti-Amazon», un texte destiné à freiner la concurrence du géant d'Internet dans le domaine des livres. Les professionnels du secteur ont d'ores et déjà salué l'aboutissement de ce long combat contre le «dumping» du mastodonte américain de la distribution en ligne.
source le parisien.fr