Gwendolyn Clytie Fan Disney
Nombre de messages : 5 Age : 31 Localisation : Frontierland Date d'inscription : 25/04/2010 J'aime : 0
| Sujet: [Récit] Le Manoir des Ravenswood Dim 25 Avr 2010 - 22:49 | |
| Comme annoncé dans ma présentation, j'ai la fierté de vous présenter ce soir les débuts de ma nouvelle ( ou roman, sait-on jamais ) inspiré de l'attraction Phantom Manor en premier lieu, mais également de ses alentours. Pour le moment, le plan semi-détaillé de l'histoire ( ce n'est en effet pas définitif, juste pour avoir une idée de l'ordre dans lequel se déroulent les événements ) : - Spoiler:
Partie 1 - Au temps de la tribu indienne, Date inconnue. • La légende de l'Oiseau Tonnerre. • La malédiction. Partie 2 - Les premiers colons, ? - peu avant 1849. • Découverte de l'endroit, extermination de la tribu. • Arrivée des Ravenswood. • Recherche du filon. Partie 3 - La Fortune des Ravenswood, peu avant 1849 - peu avant 1860. • Fondation de la ville de Thunder Mesa. • Thunder Mesa Mining Company. • Thunder Mesa, ville prospère. • Henry, Martha & Anna Jones. • Le manoir sur le cimetière indien. Partie 4 - Jeunesse et préparatifs du mariage de Melanie, peu avant 1860 - 1860. • Melanie protégée par son père. • Correspondances. • Le fiancé & la colère d'Henry Ravenswood. • Le séisme. Partie 5 - Le mariage, 1860 - ... • Melanie et son fiancé décident de se marier à la date prévue. • Les obsèques rapides de la famille Ravenswood dans le cimetière familial. • La robe de mariée. • La pendaison du futur mari. • Recherches de Melanie. • Invocation des morts par Leota à la demande du Fantôme ( Phantom ? ). • Melanie comprend que son aimé ne viendra pas, et se sait en danger au manoir. Fuite. • Thunder Mesa en proie aux esprits. • L'unique échappatoire. Partie 6 - La fuite de Jasper et Anna Jones, 1866. • Récit aux habitants de Thunder Mesa. • Mort mystérieuse, enterrement éclair. Partie 7 - Trente ans après..., 1890 • Des visiteurs au manoir. • La même journée du drame se répète à l'infini depuis ce jour. Le Fantôme joue les hôtes.
Ainsi que le début de la première partie, mais je rappelle bien que ce n'est que le début : - Spoiler:
Partie 1 : Au temps de la tribu indienne – Date inconnue.
Le soleil se levait doucement comme chaque matin sur le petit Fort Comstock, merveille de la conquête de l’Ouest américain. Un Fort tout en rondins, solide, capable de braver les tempêtes, un Fort comme on savait les faire alors. Ici ne vivaient pas beaucoup de monde : le shérif – ou du moins c’est ainsi qu’il aimait qu’on l’appelle – et quelques hommes, parfois, périodiquement, des trappeurs sans abris et des bandits dans les geôles, mais cela restait bien rare. Le Shérif Carpenter avait fini par s’habituer et par apprécier la tranquillité de son poste, n’ayant à ouvrir les portes du Fort qu’occasionnellement – lors d’un apport de vivres, bien qu’il rationne déjà ses hommes en cas d’attaque, ou lorsque les hommes étaient nommés ailleurs, remplacés, ou morts, comme le vieux garçon soldat Brian McFinnel. Et le fait que McFinnel ait passé sa vie dans ce Fort, et ait connu le lieutenant Comstock qui avait le premier eu la charge de ce lieu, montrait que l’endroit n’était pas si vieux que ça, malgré ce que Carpenter voulait faire croire : il répétait bien souvent « Ce Fort est plus vieux que le début de la conquête de l’ouest, mes garçons, alors respectez-le comme votre vieille mère ! ». Les ‘’garçons’’ de Carpenter étaient pour la plupart de jeunes hommes envoyés à l’armée faute de pouvoir faire autre chose, sans fiancée, et pour qui leur mère était leur ange gardien, la femme de leur vie, et évitaient donc de faire le moindre pas de travers ; et avec un homme comme Carpenter, il y avait beaucoup de pas qui étaient considérés comme de travers, d’autant qu’il aimait sa routine. Il avait plus ici que ce qu’il aurait pu avoir en ville : une chambre pour lui seul, spacieuse, avec un lit confortable, de la nourriture à volonté – il rationnait ses hommes, mais s’octroyait le droit de prendre autant de nourriture qu’il le souhaitait –, un beau bureau, impressionnant pour les rares visiteurs, et qui lui servait de salle de repos durant la journée, un soleil toujours radieux sur la mesa, et aucune femme pour lui demander de retirer ses pieds de la table, ou pour lui parler, tout simplement. Le vieux shérif cinquantenaire était tout sauf un homme à femmes, et se trouvait mieux avec ses ‘’garçons’’ qu’avec une cuisinière, puisqu’après tout, tout ce qu’une femme apporte, un homme peut bien l’apporter, selon lui. Mais, revenons à ce matin commun à tout les autres, si vous le voulez bien : le soleil se lève doucement sur la mesa où est planté le Fort Comstock, et tout ses habitants sont encore endormis ; cependant, une sombre silhouette s’apprêtait à déranger leur sommeil à grands coups sur la gigantesque porte du fort. Le pauvre homme ne semblait pas avoir remarqué la présence de la clochette suspendue sommairement à droite de la porte, et s’obstina à frapper avec son poing sur le bois massif. Personne ne semblait répondre à son appel, mais il était déterminé. On lui avait donné pour mission d’entrer, semble-t-il, et il avait l’intention d’obéir aux ordres donnés. Enfin, pour se faire entendre, il se décida à crier. - Shérif ! Shérif Carpenter ! Le shérif Carpenter grogna dans son sommeil. Ces imbéciles semblaient encore avoir quelque chose à demander. Quoi, plus assez de nourriture dans leur campement ? Ils voulaient encore un peu de leurs vivres ? Quelque soit la raison, pour Carpenter, elle était forcément mauvaise. Il enfila ses bottes rapidement, restant en chemise de nuit, sortit de sa chambre et, du chemin de ronde du Fort, regarda le bougre d’indien qui frappait à sa porte si tôt. - Tu veux quoi toi ? - C’est le sorcier Cheyenne, monsieur le shérif, il a eu une vision. - Quoi, encore ? Et tu viens pour ça ? - C’est de la plus haute importance, monsieur le shérif. Vous devez venir au tepee du chef. - Tu veux pas me dire c’que c’est qu’cette vision, qu’on en finisse ? - Je ne sais pas ce que Cheyenne a vu, monsieur le shérif. - Bougre d’âne, encore heureux que tu sois poli, je t’aurais fait danser, grommela le shérif tandis qu’il partait enfiler quelques vêtements dans sa chambre. Un pantalon en toile, chemise, veston, le stetson, l’arme ainsi que son étoile de shérif : il aimait que ces indiens le voient dans toute sa splendeur. Il descendit les escaliers du fort, prit soin de réveiller un de ses garçons pour qu’il veille sur le Fort pendant son absence, et sortit. Il se retrouva face au jeune natif, vêtu de peau, de longs cheveux d’ébène tombant sur ses reins et deux yeux noirs et perçants qui dévisageaient le shérif au bouc et à la petite moustache grisonnants et soignés. Ils se mirent en route et bientôt arrivèrent au campement, sur les bords de la rivière, mais invisible depuis le Fort ; ils s’étaient en effet installés loin de celui-ci pour ne pas risquer la colère des hommes blancs. Le shérif renifla d’un air dédaigneux lorsque l’odeur de poisson régnant sur le campement vint lui frapper les narines ; à la vérité, il jalousait ces indiens : cela faisait des années qu’il n’avait mangé du poisson frais, et leur capacité à les pêcher en grand nombre l’exaspérait. Il tenta d’oublier sa jalousie pour se concentrer sur sa mission. Il n’y avait là qu’une petite dizaine de tepees : une bonne partie de la tribu était partie à l’arrivée des colons du Fort, craignant d’être tués par leurs bâtons crachant le feu, et Carpenter se vantait pour cet ‘’ exploit ‘’ qui n’était en fait l’œuvre que de la crainte que l’homme blanc inspirait en général aux indiens. Le campement était organisé autour d’un totem représentant un étrange oiseau ; le tepee le plus proche du totem, derrière celui-ci, était le plus grand, de toute évidence celui du chef de tribu. On voyait qu’un emplacement pour les grands feux le soir était prévu également, faisant face à la figure de l’oiseau, par le cercle de pierres noircies. Et les autres tepees s’organisaient autour de ce centre composé du grand tepee, du totem et des flammes. Les tepees des pêcheurs étaient ceux proches de la rivière, et c’était là que les poissons séchaient après leur capture. Il y en avait quelques autres disposés espacés les uns des autres, dont un à côté d’un arbre mort à la branche basse duquel étaient attachés trois chevaux tachetés. Au loin broutaient quelques bisons, que les indiens n’attaquaient plus que très rarement. Carpenter et son jeune guide arrivèrent du côté de la rivière, qu’ils avaient longée pour arriver au campement, et durent donc contourner le totem pour arriver face à l’entrée du tepee du chef. Le shérif ne put s’empêcher de regarder l’étrange oiseau gravé dans le bois, qui semblait le suivre du regard. L’homme déglutit, avant d’entrer d’un pas assuré dans le tepee de Chayton, chef de la tribu. - Bienvenue, homme blanc. - Bien, j’voudrais savoir c’qui se passe ici ; le jeune homme est v’nu m’chercher, en me disant qu’votre sorcier avait eu une vision et qu’elle était importante. C’est quoi ? Je dois retourner au Fort, quelqu’un pourrait venir, alors faites vite ! Le chef ne bougea pas dans un premier temps, restant à regarder le shérif. Il avait du mal à comprendre cette langue, d’autant que Carpenter parlait vite, et mal. Le jeune messager, Tyee, lui expliqua brièvement dans leur langue indienne ce que l’homme avait dit – il comprenait mieux le langage des blancs, sans en avoir jamais vraiment côtoyé. Chayton se redressa, et dit quelques mots que le shérif ne put comprendre. S’avança alors un vieillard qui jusque là était resté dans l’ombre, un vieil indien à la mâchoire tombante et aux cheveux éparses, une lourde peau d’ours sur son corps décharné, et un bâton noueux pour tenir en équilibre. Le shérif Carpenter le regarda s’approcher d’un œil noir : à l’évidence, cet homme était sale, malade, et même si lui-même n’était pas des plus irréprochables au niveau de l’hygiène, il estimait que lorsque ces gens savaient qu’ils auraient à se présenter à un blanc, haut placé qui plus est, un minimum d’hygiène était requis. - Cheyenne, fit le chef en montrant le vieillard au shérif. - C’est notre sorcier, précisa Tyee. Carpenter se contenta d’opiner du chef, signe que le vieillard pouvait parler. Il commença alors à raconter sa vision dans sa langue natale, d’un air effrayé et las à la fois, suppliant parfois du regard le shérif de comprendre la gravité de cette vision. Chayton et Tyee semblaient découvrir le récit, car leurs yeux s’écarquillaient à mesure que le sorcier parlait, sans jamais reprendre son souffle, ou très rarement. Lorsqu’il eu enfin fini, il soupira longuement, et ferma les yeux. - Monsieur le shérif, des hommes blancs vont-il bientôt arriver ici ? - Pardon ? Nan mon p’tit, c’est pas prévu. Fort Comstock est calme, l’a toujours été et le sera toujours ! - Cheyenne dit que l’Oiseau Tonnerre va se réveiller… - Quoi ? Un long silence s’ensuivit. Cheyenne se leva alors, sortit du tepee, invita ses compagnons à le suivre. Lorsque tous furent dehors, sous les yeux de plusieurs autres indiens curieux, il montra du doigt l’oiseau gravé au sommet du totem. - Sanuwa ! Sanuwa ! - Qu’est-ce qu’il raconte celui-là ? - Notre dieu protecteur est l’Oiseau Tonnerre, monsieur le shérif, fit Tyee d’une voix craintive, les yeux fixés sur le totem avec respect. C’est lui qui est représenté sur notre grand totem, afin d’avoir sa clémence. Cheyenne a vu que des hommes blancs vont le réveiller en voulant voler son trésor dans la montagne. Carpenter regarda tour à tour le vieux sorcier, le chef et le jeune garçon, avant d’éclater de rire. - Un oiseau vengeur qu’a un trésor ! Balivernes ! Vous-même êtes pauvres ! Si vot’ dieu avait un trésor, il vous en aurait donné ! Ah ! - Dans la montagne là-bas, monsieur le shérif ! Il pointait du doigt un mont couleur ocre, d’une centaine de mètres de haut, qui s’élevait au milieu de la rivière. A ce geste, les autres habitants, connaissant leur légende, prirent peur, et partirent se cacher dans leurs tepees, non sans une légère révérence devant le totem. - Qu’est-c’qu’vous voulez-vous trouver comme trésor dans un vulgaire caillou ? Vous m’faites perdre mon temps, pauvres idiots ! A ces mots Carpenter tourna les talons, sans manquer de cracher au pied du totem, et repartit en direction du Fort Comstock. Chayton était dans une grande colère, mais savait la force que le shérif représentait, et s’abstint de l’attaquer. Le jeune messager comprenait à peine la réaction de l’homme blanc, et nettoyait respectueusement le pied du totem pour pardonner l’affront qui avait été fait à l’Oiseau Tonnerre. Quant au vieux sorcier Cheyenne, il avait compris ce que le shérif avait dit et retourna sans mot dire dans son tepee, en savant parfaitement que si cet homme n’avait pas voulu comprendre le danger qui planait sur sa race, alors les autres ne comprendraient pas plus, et ainsi, ils étaient perdus.
Si vous avez des questions, bien sûr, je tâcherais d'y répondre ! |
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